L'archipel des Antélizes (5)
Les lois et la justice.
La justice est rendue par des collèges de six magistrats choisis parmi les membres de la « Délibération » de chaque communauté villageoise ou citadine. Leurs jugements font l’objet de décrets, ils font partie des rares écrits. En effet, il n’existe pas de lois écrites mais des traditions orales, des lois coutumières. Réflexions et délibérations sont publiques. Tout membre ou ancien membre d’une assemblée a le droit de s’y exprimer afin d’éclairer tel ou tel aspect de l’affaire, de se référer à telle tradition ou affaire déjà jugée dans tel ou tel sens à sa connaissance. La mémoire joue un très grand rôle. Il est convenu que chaque personne doit s’efforcer tout au long de sa vie de participer à l’effort de conservation de l’expérience collective. Il est aussi convenu que l’oubli peut être salutaire et que l’innovation peut être nécessaire.
Les châtiments physiques ne sont pas pratiqués. Les peines sont constituées de différentes sortes de privation de biens et de formes contraignantes de mise à l’écart ou d’exil temporaire.
La tradition et les lois coutumières sont conservées par un aréopage d’anciens membres du « Grand Conseil » qui se réunit quatre fois par an lors d’une session dite de transmission. Lors de ces sessions, l’aréopage initie de nouveaux membres qui prendront progressivement le relais des plus anciens. Les membres du « Conseil de la tradition » sont, entre-autres, chargés d’inventer et de fixer des récits à valeur emblématique afin de favoriser la mémorisation et la diffusion des grands principes des lois coutumières.