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Le chat Grimm

Publié le par lignesdesuite.over-blog.com

Silencieuse, elle s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit. Le jardin était plongé dans un silence profond, la lumière du jour s’était éteinte doucement. Elle embrassa la pièce du regard cherchant le recueil de contes qui était son livre de chevet  depuis des mois puis elle s'approcha de la table encombrée. Se trouvaient là plusieurs  piles de livres, une fine montre bracelet, une brosse à cheveux, des bagues, un coffret en ébène, une pièce de linge, une paire de ciseaux en argent.  Elle hésita et saisit un petit vase en porcelaine de Chine posé à côté des livres. Elle l'observa minutieusement restant immobile un bon moment puis elle tira le rideau de velours cramoisi qui masquait la porte de la chambre et sortit dans la nuit.

 Serrant contre elle le vase précieux, elle gagna en courant une petite serre dont la porte était entrouverte. Sur les parois de verre une averse jouait une mélodie rassurante, elle déposa le vase sur un guéridon en fer forgé. Le vent soufflait en rafales irrégulières, un concert de branches et de feuilles agitées emplissait la nuit. Elle marcha le long des étagères sur lesquelles étaient disposées une quantité impressionnante de plantes toutes différentes. Certaines étaient en fleurs, d'autres offraient un feuillage abondant, des parfums s'entremêlaient. La lune éclairait sa silhouette incertaine, on aurait dit qu'elle faisait une promenade intérieure ou un parcours compliqué commandé par une règle secrète. Elle avisa soudain un groupe d'objets qu'elle avait semblé chercher : une ombrelle délabrée, une coupe de fruits bien garnie et un violoncelle poussiéreux dont une corde était cassée. Perdue dans ses pensées elle n'entendit pas le chat noir qui se faufilait vers elle.

 

 

 

Le cahier bleu

Publié le par lignesdesuite.over-blog.com

 

Le calme régnait dans la pièce où nous étions seules. Une fenêtre entrouverte diffusait une légère fraîcheur. Sur une pile de papiers quelqu'un avait laissé un étui à lunettes. Peut-être ne faut-il pas se fier à une impression de paix, une souffrance cachée obscurcit parfois la fraîcheur d'un pétale. Mais elle était assise en silence, absorbée et songeuse. Elle entrouvrit légèrement son chemisier en soie puis lissa délicatement sa jupe. Elle saisit une rose du bouquet, détacha un pétale, le porta à sa bouche et le goûta  puis déposa la fleur devant elle sur la feuille de papier. Elle prit un pinceau très fin, le trempa dans l'encre de Chine, marqua une hésitation et commença un dessin.

A la nuit tombée, nous sortîmes ensemble dans le jardin, et, à voix basse, nous récitâmes le poème que nous avions découvert le matin même. Assise sur la margelle du puits je regardais son visage, on aurait dit que sa bouche donnait un baiser à la lune. Elle tenait dans sa main cette statuette en bois qui l'avait tant troublée. Je savais qu'au secret de ses rêves elle écrivait à la lune sur une feuille de nuage. Au long de cette nuit s'écrirait un cahier de poèmes qui seraient autant de caresses adressées à une petite fille.

                                                                                                             Daniel Diot 

Paroles amies

Publié le par lignesdesuite.over-blog.com

"Si vous cherchez la source du fleuve, vous la trouverez dans les gouttes d'eau sur la mousse."

                                                                                                                         Proverbe Japonais

Paroles amies

Publié le par lignesdesuite.over-blog.com

" Quelle servilité ! Qui donc écrira l'histoire de l'esclavage depuis sa suppression ?"

                                                                           Georges Darien (Le Voleur - 1897)