Le mot de passe - recueil - Jean Mambrino - José Cort 1987
L'oubli
pour se souvenir.
Daniel Diot : écriture, peinture, lecture
Toutes ces lignes t'égarent et te conduisent.
Comme si le soir descendait en bribes retenues. Chaque ciel dirait un son à l'initial de la nuit et le poserait comme une couleur à inventer pour tisser quelque galaxie éphémère.
Fleuves et vents, poussières,
langueurs,
l'ombre des heures
et le retour des saveurs sourdines.
Qu'est-ce qu'un enfant ?
" Quand les enfants sont grands, les os sont grands mais quand les enfants sont petits, les os sont petits. Parfois le visage des enfants est noir et parfois il est blanc. Tous les enfants n'ont pas les mêmes couleurs mais à l'intérieur il y a les mêmes os." (Yamna, 3 ans et demi)
"Atelier philosophique avec des enfants", in Philosophie magazine n°110.
Les mots lézardent la clôture
d'un monde organisé,
échappent à la contrainte,
font chemin vers de nouvelles contrées,
au vent des détours.
Voici quelques tableaux, qui font partie d'une série que j'intitule "pages d'écriture". Elle est en continuelle recherche, des pièces viennent s'y ajouter régulièrement.
Certains ont été exposés à Metz en 2017, j'avais donné pour titre à cette expo "Le palais des signes". Ce titre fait référence à un écrit que j'alimente depuis des années concernant un lieu imaginaire, "L'Archipel des Antélizes". Sur une des îles se trouve un lieu aux attributions variées, à la fois ésotérique et initiatique, on y trouve une sorte de mémoire et d'inventaire d'un très grand nombre de formes de discours et d'usages de la parole. Son exploration totale n'a jamais été effectuée, elle est d'ailleurs probablement impossible et fait même l'objet d'un tabou.
Ces images sont des interprétations prudentes et parcellaires d'une infime partie de ce que l'on peut y trouver. Les interprétations de ces signes sont nombreuses et circonspectes, il n'est pas recommandé de trop avancer dans leur lecture. Il convient de s'en approcher, de s'y engager mais avec prudence et humilité.
L'ombre d'une note de musique
se blottit au creux d'un silence complice,
s'endort en ce retrait,
s'abandonne
aux voiles éthérés
des nuits enchantées
d'un autrefois.
Le surgissement d'un chaos ouvre au langage les sources de mille détours raffinés. Soudain les mots défaillent et se muent en une matière à façonner. Un réel affleure puis s'en remet à d'autres élans. Le mot déverrouillé précède la parole vraie.