Printemps
Petite coquille brisée
empreinte fragile
de l'envol du printemps.
Daniel Diot : écriture, peinture, lecture
Pièces pour un poème à quatre mains
La poésie, c’est encore
Marcher sur la lune en plein jour,
Un chant de nacre et d’étoiles,
Danser avec les feuilles,
Le chant des étoiles blanches au fond des mers,
Le récit d’un épervier,
Les confidences d’un ruisseau,
L’odeur du chocolat vers cinq heures du soir,
Une fleur qui tait ses secrets,
Le sentiment d’en vouloir encore,
Une guitare claire au creux d’une espérance,
Un songe étrange et lumineux,
Les formes incertaines d’une ombre entrevue,
Des lèvres toutes roses,
Des coquelicots,
Un bouquet de crayons de couleurs,
Un visage,
Une voix posée sur le velours d’un silence,
Une fontaine à sourires,
Le petit chemin de la mélancolie
Un coup de vent dans ses cheveux
Une porte qui s’ouvre sur une autre porte
Des violoncelles qui essayent des costumes de théâtre
Des marionnettes tenues au bout des hauts doigts des arbres,
Un pas de danse avec un rayon de soleil,
Un clavecin qui goûte une mandarine,
Feuilleter les jours et leur dire bonjour,
Peut-être pas si simple,
Une guirlande enfantine qui serpentine,
Les ronds dans l’eau,
Une fleur qui lit des romans d’amour,
Un escargot qui fait des cachotteries,
Un oiseau qui fredonne une romance,
Toutes les saveurs de toutes les confitures,
Toutes les couleurs que j’inventerai,
Des pages blanches pour bercer un mot qui s’endort.
Daniel Diot
Elle était hommage à la nuit
et criait
jusqu'au seuil
des croyances vaines.
Prit ma main dans le gouffre absolu
des images en quête de signes :
feu, soleil,
nuages, paroles rouges,
miel, algues, marées.
Tant de lignes apostrophées
dans le soir des couleurs.
Octaves enrubannées,
épices palatines,
myrthe de thermidor.
Des mots valsent
en abandons secrets.
Ainsi la Terre
aura roulé
siècles et siècles
l'immensité consentante,
jusqu'à ce que le jour
ait un sens.