Allant
Confier ses pas
aux détours ,
à l'errance féconde,
aux oracles du sentier.
Daniel Diot : écriture, peinture, lecture
Il me semble finalement que, dans la forêt, le vent, les arbres, les oiseaux, les animaux parlent la même langue. Seuls les hommes ne la comprennent pas.
Il n'est pas rare d'entendre le vent, les astres et les oiseaux chanter en canon. Parfois un petit groupe d'arbres chante avec le vent une longue mélopée que d'autres, au loin, reprennent. C'est ce que racontent les nuages.
En un lent périple,
des mélancolies se frayent un chemin
entre les masques flottant sur les eaux clandestines
peuplées de nos songes.
Prenez une nuit, prenez-en deux,
prenez une couette, un oreiller, fermez les yeux,
décrochez la lune, agitez un peu.
Faites tremper dans une coupe de bleu.
Laisser mijoter autant qu'on veut.
Accourez les mots, accourez les jeux, les jeux de mots,
papillons, fleurs et oiseaux.
Dansez, glissez, venez en un délicieux méli-mélo.
Pour terminer, laissez reposer, laissez s'apaiser
cette danse, danse des sens, des images en liberté
et courez écrire ce dont vous avez rêvé.
L'eau brode la lumière
d'un ourlet de soie,
renvoie l'éclat d'un geste
en une danse rêveuse
à la lisière de l'instant.
Le soir avance le trait d'une romance
et s'étourne au coin d'un silence.
Le pas hésité d'une discordance
s'ourle de volutes, de circonstances.
Danse, danse le retour sur le seuil des instances
endormies, au creuset des apparences.
Ultime jour,
rivière des ombres,
la nuit regarde le vent,
le nom oublié tremble sur le gravier.