matin
De frais organdis
enrubannent
les haies.
Matin.
Daniel Diot : écriture, peinture, lecture
Je pense à Marilyn,
Je pense à Brooklyn,
à Buick, à Chevrolet,
à Nevada, à Arizona,
à la ligne droite, à highway,
à Billie Holiday,
aux vagues, à Atlantic City,
à Frankie Addams,
à "la femme nommée Moïse"
éclat de miroir,
rayon de soleil,
lame de rasoir,
l'épais été hollandais
je pense aux iris
je pense aux triangles et aux lignes,
je pense aux lèvres, je pense à l'oeil, je pense à la main,
je pense aux arbres le long du canal,
aux flaques dhuile dans l'eau noire du soir,
aux docks de brique
Baltique,
aux blés ondulés dans la plaine,
à un cheval nommé "Violoncelle",
je pense à une petite ville pathétique et naïve d'Europe de l'ouest,
aux jeux alambiqués et sucrés d'enfants anonymes,
à l'odeur de la poussière chaude,
à l'odeur du goudron, à la couleur du goudron,
aux routes déjà parcourues,
au détour d'un virage,
au feuillage sombre par dessus le mur blanc,
aux roses trémières,
à une coccinelle bleu ciel,
au sable blanc du tableau de bord,
à la ville rouge qui danse dans l'air chaud,
Rabat, Maroc,
Pamir, oiseau tapi dans la steppe,
aux amandiers,
à la couleur du sable le soir à Cadiz,
à la terre en Italie,
à un abricot,
Je pense à Jean-Sébastien Bach,,
au lent velours, au rouge et à l'or,
à la pluie, la nuit , sous les pneus,
aux éclats de lumière éphémères,
au lent glissement des hypothèses,
à la danse des signes dans la vibration des songes,
au rai de lumière sur le parquet de l'escalier du grenier,
je pense au hammam, aux ombres dans l'eau.
Des rectangles se meuvent,
des silhouettes disséminées
érigent une colonne solitaire,
un oiseau étrange
porte le visage noir
avec une béance songeuse.
Un croissant céleste détache
des ombres dorées sur une ardoise de mélancolie
et berce
une larme enjouée.
Dans mon jardin secret,
il y a les voix restées
dans le filet d'une chanson,
il y des légendes habitées qui dansent sur la page blanche
des draps séchant au vent,
il y a des récits inachevés
abandonnnés sur des petits papiers,
il y a des mots
qui s'effacent sur le sable du temps.
Pour tracer
les évidences
dansées sur les lignes de correspondance
glacées à l'effroi.
Ici commence ce blog.
On y trouvera surtout des textes que j'écris et des aperçus des peintures que je fais.
Il ne s'agit ni du Louvre ni des éditions Gallimard, ils ont déjà leurs problèmes, que la paix soit avec eux.
Je propose ici de partager des pensées qui me viennent sous forme de textes (souvent assez brefs ) ou de peintures.
L'architecture du blog me conduit à les présenter sous forme d'articles à l'intérieur de différentes catégories et pages (voir colonne de droite). Les images montrant mes peintures se trouvent dans des albums (voir dans la colonne de droite).
Je m'inspire du plan d'une maison, vaste. Ce que l'on pourrait appeler une "noble demeure", haute de plafond, encore de belle allure malgré le poids des ans que l'on ne peut tout à fait oublier, mais la vigne vierge qui la recouvre lui conserve un aspect bien vivant au fil des saisons.
Donc, en cette demeure, on trouvera :
Des albums d'images de quelques unes de mes peintures classés de la façon suivante :
le grand salon des Passantes
le salon du colloque des lunes
la salle des machines
la grande serre des curiosités
le vestibule des premiers pas
une pièce pas rangée (le capharnaüm)
la galerie des Bienvenus
Des textes classés par catégories :
le grand hall d'entrée (c'est ici même), c'est là que commence le séjour en ce blog.
le pavillon du journal infime : textes, haïkus de ma manière, etc.
le cabinet des fragments (des textes en forme de mots... ou bien c'est l' inverse.)
la petite bibliothèque et son cabinet de lectures.
la bibliothèque de l'encyclopédie-je. Autrement appelée "les désordres de Narcisse", tentative aléatoire d'autobiographie fictionnelle.
Des textes rangés dans des pages :
le cabinet de l'abécédaire (textes : A, B, C, D, etc, évidemment)
la chambre d'amis (textes aimés, citations)
la salle de jeux (textes, jeux avec les mots...)
la galerie des Bienvenus (information à propos des contenus de l'album portant le même nom. voir ci-dessus.)
Toutes ces rubriques prendront vie, seront complétées petit à petit, au fil du temps.